Page:Genlis - De l influence des femmes sur la litterature t2.djvu/253

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plus le quitter ; le jeune Frédéric en présence de Claire d’Albe, épouse de son protecteur, répond avec véhémence en mettant un genou en terre : « Je le jure à la face de ce ciel que ma bouche ne souilla jamais par un mensonge[1], et au nom de cette femme plus angélique que lui. »

Plus angélique que le ciel !…

Claire, en faisant le portrait de Frédéric, prétend « qu’on retrouve en lui ces touches larges et vigoureuses dont l’homme dut être formé en sortant des mains de la divinité ; on y pressent ces nobles et grandes passions qui peuvent égarer sans doute, mais qui seules élèvent à la gloire et à la vertu : loin de lui ces petits caractères sans vie et sans couleur, qui ne savent agir et penser que comme les

  1. Un mensonge souille la bouche qui le profère, mais on ne souille point le ciel.