Page:Genlis - De l influence des femmes sur la litterature t2.djvu/257

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Que répondre à cela ! Car, dès qu’il est prouvé que c’est le ciel qui inspire un amour adultère, il veut qu’on s’y livre ; il y auroit de l’impiété à repousser ses inspirations. On ne sauroit donc pas pourqüoi Claire voudroit se séparer de Frédéric, si elle n’en donnoit pas une raison : elle a vu des larmes dans les yeux de M. d’Albe

Quand Frédéric est parti, Claire entend sonner l’horloge ; elle dit : « Pauvre Frédéric ! chaque coup t’éloigne de moi[1], chaque instant qui s’écoule repousse vers le passé l’instant où je te voyois encore. »

Qui concevra qu’on puisse dire qu’un instant qui s’écoule repousse un autre instant passé vers le passé ? Frédéric arrive chez la cousine de Claire, il

  1. Ce qui ne signifie rien ; mais cela est plus neuf que cette phrase usée, chague pas t’éloigne, etc. Et voilà avec quel art on rajeunit, de vieilles expressions ! etc.