Page:Genlis - De l influence des femmes sur la litterature t2.djvu/263

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

son époux que ses sens égarés l’ont trahie, et qu’il est des crimes que le pardon ne peut atteindre. M. d’Albe, consterné, lui répond : Claire, votre faute est grande sans doute, mais il vous reste encore assez de vertus pour faire mon bonheur.

Voilà un mari bien calme et bien généreux | mais c’est l’usage dans tous ces romans, les maris sont aussi flegmatiques que les amans sont furieux.

Cependant l’auteur, dans l’avant-dernière page de cette coupable et misérable production, consultant enfin sa conscience et ses lumières, fait dire à son héroïne expirante ces belles paroles qu’elle adresse à son amie, en lui recommandant sa fille : « Qu’elle sache que ce qui m’a perdue est d’avoir coloré le vice du charme de la vertu ; dis-lui bien que celui qui la déguise est plus coupable encore que celui qui la méconnoît… ? »

Mais à quoi servent quelques lignes