Page:Genlis - De l influence des femmes sur la litterature t2.djvu/271

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Lorsqu’on représente un amant dans un tel état causé par l’attente de l’heure d’un rendez-vous, que lui fera-t-on faire lorsqu’il est forcé de quitter sa maîtresse ou qu’il la croit infidèle ? On s’ôte tous les moyens de montrer de l’énergie lorsqu’il en faut réellement, en prodiguant ainsi les démonstrations de fureur et de désespoir. Osons le dire, les amans dans ces romans paroissent très-livrés à un mal physique qui leur donne une rage semblable à celle que les animaux féroces éprouvent dans une certaine saison de l’année… Cette Amélie, égarée deux fois par de criminelles amours, est admirée de tous les personnages pour sa vertu et son innocence, et même après son suicide. C’est elle qui dit à son amant : « Ne me dis pas que je ne suis pas coupable, il m’est doux de l’être pour toi : … te livrer mon innocence, perdre peut-être l’estime publique, voilà les sacrifices que j’aime à te faire… Je