Page:Genlis - De l influence des femmes sur la litterature t2.djvu/276

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ne peut trop admirer les nobles sentimens et l’excellente morale. Le début de ce roman commence par une description des déserts de la Siberie. Cette description est de la plus grande beauté, elle a un ton sévère parfaitement assorti au sujet ; l’auteur est véritablement original dans ce beau morceau ; il n’emploie aucun ornement superflu, aucune expression pompeuse ; tout est simple, mais grand et d’une telle vérité, que l’on croiroit que le tableau est fait d’après nature. On peut donner les mêmes éloges à toutes les descriptions contenues dans ce roman, entr’autres à celle d’une tempête dans une forêt. Toute cette parti e descriptive est admirable.

Madame Cotin manquoit d’invention et d’imagination, elle a trop souvent emprunté les idées des autres ; mais elle avoit de la sensibilité, de la délicatesse et le talent de peindre. Comme il est plus facile, avec une belle âme et beaucoup d’esprit, de renoncer à des erreurs