Page:Genlis - De l influence des femmes sur la litterature t2.djvu/277

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

dangereuses que de corriger un style déjà formé, madame Cotin, en épurant sa manière d’écrire, a néanmoins toujours conservé trop de recherche et de prétention ; on ne trouve que dans son premier ouvrage des phrases ridicules, mais on en rencontre beaucoup dans les autres que le goût voudroit réformer, parce qu’elles manquent de naturel et de vérité.

Beaucoup d’autres femmes, dans le siècle qui vient de s’écouler, ont fait honneur à la littérature française : madame du Bocage qui, belle et poëte, et poëte épique et tragique[1], reçut les plus éclatans hommages, n’essuya point de critiques et n’eut point d’ennemis. Ne seroit-ce point parce que ses vers n’étoient ni ridicules ni supérieurs ?

  1. Le poëme intitulé : La Colombiade, et les Amazones : cette tragédie eut onze représentations.