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il me seroit doux de parler !… C’est une muse sage, modeste et solitaire, qui, en cultivant l’art dont elle a le génie, n’a songé qu’à se soustraire à la célébrité ; elle n’a jamais envisagé de la gloire des poëtes que les dangers et le bruit qui l’effraient. Au sein d’une famille chérie, dans une retraite paisible, elle a su préparer le bonheur à la renommée. Ses ouvrages, aussi purs que son cœur, immortaliseront un jour son nom et n’auront point troublé sa vie. Son travail utile et charmant est fait dans l’obscurité, le silence, comme celui de l’insecte précieux qu’elle a chanté[1]… Je m’arrête ; je dois respecter une modestie si rare et si touchante, mais je devois citer un exemple si sage et si vertueux.

Je terminerai cet ouvrage par une remarque qui fait honneur à toutes les femmes auteurs françaises, c’est que

  1. Elle a fait un poëme sur les vers à soie.