Page:Genlis - De l influence des femmes sur la litterature t2.djvu/281

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toutes ont montré dans leurs ouvrages l’amour de la patrie. Dans ce nombre infini, il n’en est point qui ait eu assez peu d’élévation d’âme pour louer une nation étrangère aux dépens de la sienne. Toute nation est respectable, parce qu’aucune ne peut subsister sans lois, sans police, sans morale et sans vertus. Attaquer, fronder un peuple entier, fut-il l’ennemi de notre pays, est dans les gens de lettres un manque intolérable de bienséance. Si l’on doit de tels égards à des nations étrangères, que ne doit-on pas à la sienne ! Henri IV disoit : S’en prendre à mon peuple, c’est s’en prendre à moi. En effet, dépriser sa nation, c’est insulter son souverain, dont la principale gloire est de régner sur un peuple généreux, capable d’exécuter de grandes choses et d’obéir avec zèle tout ce qui peut l’élever. Cependant presque tous les auteurs célèbres du siècle dernier se sont plu à rabaisser la gloire nationale, et