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surtout Voltaire et d’Alembert ; ils ne parloient que de la frivolité de cette France qui a produit néanmoins plus de savans dans tous les genres, plus de profonds moralistes, de jurisconsultes célébres, d’hommes d’état, de grands capitaines, qu’aucune autre nation. Il est vrai qu’elle a excellé de même dans la littérature et dans les arts ; il est vrai que les étrangers même avouent tous qu’elle est aussi la plus aimable de l’Europe ; mais tous ces dons brillans, cet agrément, ces grâces, loin d’affoiblir le mérite des qualités solides possédées au même degré, n’en rehaussent-elles pas la gloire ? ne la rendent-elles pas plus éclatante et plus extraordinaire ? Le seul orgueil qui soit permis est l’orgueil national, et c’est le seul que les philosophes du siècle dernier n’aient pas montré. Leur humilité, comme Français, égaloit leur arrogance comme auteurs. Les femmes n’ont jamais eu cette honteuse manie ;