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Mlle DE CLERMONT.

tout d’être aimée. — Qui ? moi ! j’abuserois, à cet excès, de vos sentimens et de votre inexpérience ! — Il n’est plus temps maintenant de nous fuir !… il n’est plus temps de nous tromper nous-mêmes, en projetant des sacrifices impossibles… Ne pouvant rompre le nœud qui nous lie, il faut le rendre légitime, il faut le sanctifier.

Ce discours prononcé avec cette fermeté qui annonce un parti irrèvocablement pris, ne permettoit pas de résister de bonne foi. M. de Melun, incapable d’affecter une fausse générosité, se livra à tout l’enthousiasme de la reconnoissance et de l’amour ; mais il objecta des difficultés qui lui paroissoient insurmontables, mademoiselle de Clermont les leva toutes. On convint que l’on ne mettroit dans la confidence qu’une des femmes de mademoiselle de Clermont, Claudine, son mari, un vieux valet-de-chambre de M. de Melun, et le chapelain de mademoiselle de Clermont. Enfin, il fut décidé que les deux amans recevroient la bénédiction nuptiale dans la chaumière de Claudine,