Page:Genlis - Nouveaux contes moraux et nouvelles historiques, tome 3, 1802.pdf/477

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
473
Mlle DE CLERMONT

point insensible ! Vous que j’aime et que je révère, rappelez-vous les droits que la nature me donne auprès de vous ! Serez-vous sans indulgence et sans pitié pour votre malheureuse sœur !… Allez dans votre appartement, reprit M. le Duc. Promettez-moi donc, interrompit la princesse, que je trouverai toujours en vous un ami, un protecteur ?… et ne dites point que l’on m’a séduite ! Ah ! je suis la seule coupable… Il m’a fui pendant deux ans ! Allez, dit M. le Duc, conduisez-vous désormais avec prudence, laissez-vous guider par moi… et… vous pouvez tout espérer. Cette espèce d’engagement transporta mademoiselle de Clermont ; elle se jeta dans les bras de son frère, en lui promettant une aveugle soumission. Ce fut ainsi que sans violence, on la fit rentrer dans son appartement. Elle avoit donné sa parole à M. le Duc de se coucher, et en effet, elle se mit au lit ; mais à trois heures du matin, elle envoya sa femme-de-chambre favorite chez M. de Melun, avec ordre de parler à ses gens et au chirurgien qui le veilloit. La