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LA FEMME

homme qu’elle connoissoit très-peu, mais qu’elle avoit toujours rencontré avec plaisir. Il s’appeloit Germeuil ; sa figure étoit charmante, on le citoit comme l’homme de la cour qui joignoit le meilleur ton aux manières les plus agréables. C’étoit alors un véritable éloge ; on ne pouvoit le mériter sans avoir beaucoup de finesse, de délicatesse et de goût. Germeuil avoit un attachement connu, dont la violence et la durée ajoutoient à l’intérêt qu’il inspiroit d’ailleurs, par son caractère, par les graces de son esprit et de sa personne. Depuis quatre ans il aimoit éperdument la comtesse de Nangis, l’une des plus belles femmes de la cour, et d’une conduite si parfaite, que l’on convenoit unanimement que Germeuil ne devoit encore à sa constance que la certitude d’être aimé ; mais en rendant cette justice à madame de Nangis, on n’en étoit pas moins persuadé qu’elle finiroit par céder au sentiment qu’elle n’avoit pu ni vaincre ni dissimuler.

Natalie fut passer quelques jours à la campagne, chez une de ses amies. Elle