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LE JOURNALISTE.

sant ; il joignoit à ces précieuses qualités un esprit juste, un goût très-pur, de l’instruction, enfin un amour sincère de la vérité ; d’ailleurs, l’esprit de parti n’avoit jamais perverti ses jugemens ; il dissertoit comme un autre sur les affaires politiques ; mais, comme beaucoup d’autres encore, c’étoit sans y avoir mûrement réfléchi : il n’avoit au fond aucune opinion fixe à cet égard. Cependant, se trouvant engagé par tous les liens de reconnoissance et d’amitié dans une société nombreuse composée de penseurs très-passionnés, il avoit à-peu-près adopté leur langage : à la vérité, on ne le trouvoit pas fort dans ce genre ; car il aimoit beaucoup mieux parler de littérature que de politique ; mais on disoit : Il est des nôtres, et en conséquence de cette réputation, il étoit, dans le grand monde, aimé des uns et détesté des autres.

Mirval s’associant à quelques gens de lettres, annonça un nouveau journal littéraire ; le titre en étoit piquant. Mirval avoit déjà de la réputation, il eut