Page:Genlis - Nouveaux contes moraux et nouvelles historiques, tome 4, 1806.djvu/422

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il aperçut, par derrière, une jeune personne à genoux dans ce confessionnal, et dont la tournure le frappa. Quoiqu’elle fût enveloppée dans un grand manteau noir, on distinguoit aisément une taille légère, et d’une proportion parfaite. Sa robe, retroussée à la polonaise, laissoit voir deux petits pieds charmans, sans aucun art, car les souliers étoient si larges, qu’au plus léger mouvement, ils se détachoient presqu’entièrement du pied. Enfin, tout-à-coup un soulier tomba, et fut rouler sur la dernière marche du confessionnal. La jeune pénitente étoit si recueillie, que cet incident ne put la distraire. Dalidor, après avoir admiré son petit pied sans chaussure, s’avança doucement, et ramassa le soulier pour le remettre sur la première marche. Dans ce moment, la jeune personne se releva, et se retourna avec cette espèce de lenteur qui accompagne une action solennelle et sainte dont on est pénétré. Un voile couvroit son visage ; mais elle parut charmante à Dalidor, par son maintien, sa grace touchante, et la douce humilité répandue sur toute sa personne. Elle avoit