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Page:Genlis - Nouveaux contes moraux et nouvelles historiques, tome 4, 1806.djvu/423

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la tête penchée sur sa poitrine ; ses deux jolies mains, sans gants, étoient jointes ; on voyoit qu’elle les serroit, et qu’elle jouissoit avec une joie pleine d’innocence et de ferveur, de l’absolution qu’elle venoit de recevoir. Dalidor, ému, s’inclina respectueusement en posant le soulier sous le pied de la jeune personne, qui reprit sa chaussure sans relever la tête, et sûrement aussi sans lever les yeux. Elle fut à l’autre extrémité de l’église, auprès d’une vieille dame ; elle se mit à genoux sur une chaise, et, pour lire dans ses Heures, elle releva son voile. Alors Dalidor qui la suivoit, reconnut le visage angélique de la jeune personne qu’il avoit rencontrée à Strasbourg et sur le boulevard ! Elle avoit seize ans, elle étoit grandie, embellie. Dalidor éprouva un saisissement inexprimable !… La violente palpitation de son cœur le força de s’asseoir ; il attacha ses regards sur cette charmante inconnue, que le hasard offroit toujours à ses yeux sous des traits si intéressans ! Tandis qu’il la contemploit avec tant d’émotion, elle prioit avec une attention qui ne lui permettoit