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Page:Genlis - Nouveaux contes moraux et nouvelles historiques, tome 4, 1806.djvu/447

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fatale maison ; j’y mourrois !… Du moins elle me doit la vie de son grand-père ; et elle n’a pas daigné me demander mon nom… Elle l’ignorera toujours.

Dalidor passa une partie de la nuit dans cette agitation ; mais enfin la fatigue lui procura quelques heures de sommeil. À sept heures du matin, il fut réveillé par un grand mouvement qui se fit tout-à-coup dans le château : il se leva, et un instant après un domestique accourut pour lui annoncer l’arrivée de M. de Vilmure. Dalidor, de premier mouvement, s’élança hors de sa chambre pour éviter cette entrevue ; mais il rencontra au bout du corridor madame de Vilmure, donnant le bras à son mari ; et Dalidor resta pétrifié d’étonnement, en reconnoissant dans cet heureux époux son cousin Mulcé. La surprise fut mutuelle, et l’état de stupeur de Dalidor parut fort naturel. Mulcé l’accabla de caresses, que Dalidor recevoit avec une espèce de remords. On l’entraîna chez le vieillard, qui vouloit remercier son libérateur. Dalidor éprouva la plus douce consolation en serrant contre son sein ce