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Page:Genlis - Nouveaux contes moraux et nouvelles historiques, tome 4, 1806.djvu/448

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vieillard vénérable, si cher à sa famille ; et la gratitude et l’amitié sincère qu’on lui témoigna, répandirent un baume salutaire sur les blessures de son cœur. Mulcé expliqua sa conduite. Une affaire indispensable l’avoit empêché d’aller à Calais ; mais il y avoit envoyé un domestique chargé d’une lettre, et de mener Dalidor dans ce même château où le hasard l’avoit conduit : ce courrier étoit resté blessé et dangereusement malade à vingt-cinq lieues de Calais ; une fièvre accompagnée de délire l’avoit empêché de charger un autre courrier de sa dépêche. Enfin Mulcé, durant le règne de la terreur, s’étoit placé à Bordeaux chez un Créole en crédit alors, nommé Vilmure, qui le fit passer pendant plus d’un an pour son fils. Cet homme, en mourant, lui avoit laissé tout son bien ; et Mulcé, par reconnoissance, gardoit le nom auquel il devoit la vie et une partie de sa fortune.

Dalidor, malgré les instances de son ami, ne voulant point séjourner dans ce château si dangereux pour lui, se hâta de partir pour Paris. Le crédit de Mulcé