Page:Genlis - Théâtre de société, Tome 1, 1781.djvu/202

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blessures de mon cœur. Ce triste cœur est épuisé ; il abjure à jamais un sentiment qui n’est plus fait pour lui. J’ai vingt cinq ans ; je suis libre, je veux conserver du moins ce seul avantage qui me reste & au défaut du bonheur, qui n’est qu’une chimère, chercher la paix & la goûter si je puis.

Dorothée.

Vous le dirai-je ? jamais, depuis dix-huit mois, je ne vous vis, comme à présent, dans une situation moins tranquille. Une sombre mélancolie vous consume en secret ; votre ame active & passionnée a besoin d’un sentiment violent. Cette retraite profonde où vous vous ensevelissez, m’effraie pour vous ; elle nourrira des souvenirs & des réflexions dont il auroit fallu vous distraire. Il faut apporter la paix dans la solitude, & non venir l’y chercher.

Léontine.

Ces lieux me plaisent, ce séjour sauvage & sans art me convient. J’aime ces rochers dont nous sommes entourées ; ils semblent rendre