Page:Genlis - Théâtre de société, Tome 1, 1781.djvu/308

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Le Vicomte.

Vous ne me devez rien ; je n’ai suivi que les mouvemens de mon cœur, n’écoutez que le vôtre.

Léontine.

Eh bien, tout ce que la reconnoissance, l’amitié, l’amour peuvent inspirer de plus tendre, de plus passionné, je le ressens, je l’éprouve pour vous.

Le Vicomte.

Ah ! qu’ai-je fait pour mériter une félicité qui surpasse mille fois mes espérances ?

Léontine.

C’est donc vous que j’aimois !… Cette passion que vous me dépeigniez tout à l’heure avec des traits si touchans, cet amour que vous nourrissez depuis huit ans, quoi, j’en étois l’objet ! Malheureux ! que de tourmens je vous ai causés ! Ah ! ma tendresse pourra-t-elle les réparer ? Voilà désormais le soin, l’occupation unique & chère de ma vie ? Ah, Dieu ! que n’avez-vous parlé plutôt ? Fait pour plaire & pour séduire,