près, une excellente instruction à donner en chaire, sur la charité et l’union fraternelle. »
On y reconnaît partout l’esprit, le caractère, souvent même les expressions de saint Paul ; témoins le passage sur l’excellence de la charité et celui de la foi qui justifie. C’est assurément un des plus beaux monuments de l’antiquité et qui représente le mieux toute la piété et la simplicité des temps apostoliques.
L’éloge des vertus qui distinguaient l’Église de Corinthe, le tableau de l’harmonie qui règne dans l’univers, celui de la grandeur du Christ, sont des morceaux d’une grande beauté. L’exhortation de la fin est de la plus belle éloquence.
Dans les citations de l’Écriture-Sainte, l’auteur se sert de la version des Septante, mais il s’attache plutôt au sens qu’à la lettre. Quand la citation nous a paru trop longue, et, par sa longueur, s’écarter du sujet, nous nous sommes permis de la resserrer dans ses justes limites, liberté dont nous avons toutefois rarement usé. La traduction que nous donnons ici de l’épître de saint Clément, pape, est entièrement neuve et faite sur le grec, qui présente souvent des nuances et même des idées différentes du latin.
Comme elle est du genre oratoire et réunit toutes les qualités du discours, on a tâché d’en reproduire la chaleur et le mouvement sans s’éloigner du texte.
« Il nous reste de saint Clément deux lettres aux Corinthiens, dont la première n’est pas entière, et il y a des doutes sur l’authenticité de la seconde. Dans les Mémoires de l’Académie des Inscriptions, tome 27, in-4o, p. 95, on a placé l’extrait d’un Mémoire sur les ouvrages apocryphes supposés dans les premiers siècles de l’Église ; il y est dit : 1o qu’Eusèbe, saint Jérôme et Photius rejettent absolument la seconde lettre de saint Clément ; 2o que la première porte des caractères d’ignorance qu’on ne peut mettre sur le compte de ce saint pontife. Cette censure, copiée d’après les protestants, ne nous paraît pas juste.