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la même carrière, les mêmes combats nous sont imposés.

Ainsi donc, loin de nous les vaines et misérables rivalités ! Revenons à l’esprit de notre vocation si sublime, si digne de respect.

Ne voyons que ce qui est juste, ce qui plaît, ce qui est agréable à celui qui nous a donné la vie ; ne détournons jamais nos regards du sang de Jésus-Christ.

Voyons de quel prix il est devant Dieu, ce sang qui fut versé pour notre salut et qui offrit au monde entier sa réconciliation par la pénitence.

Si nous remontons la suite de toutes les générations, nous verrons que Dieu, dans tous les âges, a ménagé ce moyen de salut à tous les hommes.

Noé prêche la pénitence, et les hommes dociles à sa voix sont sauvés.

Jonas vient annoncer aux Ninivites une ruine entière ; mais ceux-ci font pénitence, appaisent Dieu par leurs prières, et trouvent grâce devant lui, bien qu’ils ne fussent pas de son peuple.

Les ministres des grâces divines ont parlé de la pénitence d’après l’Esprit saint, et c’est ainsi que le souverain maître en parle lui-même avec serment :

« Je possède la vie, dit le Seigneur ; je ne veux pas la mort de l’homme pécheur, mais son repentir. »

Il ajoute ensuite ces touchantes paroles : « Repentez-vous de votre iniquité, maison d’Israël. Dites aux enfants de mon peuple : Vos péchés, formeraient-ils une chaîne non interrompue de la terre au ciel, seraient-ils plus rouges que l’écarlate, plus noirs que les vêtements de deuil, tournez-vous vers moi de tout votre cœur, écriez-vous : Mon père ! et je vous écouterai comme si vous étiez un peuple saint.

« Ô Sion ! si tu veux écouter ma voix, tu jouiras des fruits de

    eux-mêmes les modèles des fidèles. Et voilà la tradition plus propre à perpétuer une doctrine que l’Écriture, de l’aveu même des philosophes qui ont tant écrit !