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l’esprit sa volonté toujours amie de la paix ; voyons comme cet amour se manifeste dans toutes ses œuvres.

Les cieux, mis en mouvement par sa main puissante, lui restent paisiblement soumis.

Le jour et la nuit fournissent la carrière qu’il leur a prescrite, et jamais ne se nuisent l’un à l’autre.

Le soleil, la lune, les chœurs des astres, décrivent selon ses ordres, dans une harmonie parfaite, sans la plus légère déviation, les orbites qui leur furent tracés.

La terre, toujours féconde, produit dans chaque saison, d’après sa volonté, une nourriture abondante pour l’homme et pour tous les animaux, sans résistance de sa part, sans le moindre changement aux lois qu’elle a reçues.

Les abîmes qu’on ne peut pénétrer, les profondeurs de la terre qu’on ne peut dévoiler, respectent également ses ordres.

La masse profonde de la mer immense, d’après la disposition du Créateur, s’enfle, s’élève en montagne, et ne franchit point les barrières placées autour d’elle : tel est l’ordre qu’elle a reçu ; elle l’exécute.

Car le Seigneur lui a dit :

« Tu viendras seulement jusque là ; et là se brisera l’orgueil de tes flots. »

L’Océan, d’une profondeur impénétrable, et les mondes semés au delà de l’Océan[1], sont gouvernés par les mêmes lois.

Les diverses saisons, le printemps, l’été, l’automne et l’hiver, se succèdent paisiblement l’une à l’autre.

Les vents, tenus en équilibre, s’acquittent de leur devoir dans leur temps et ne rencontrent pas le plus léger obstacle.

Des sources toujours jaillissantes, créées pour l’usage de la vie et la santé du corps, ne cessent de présenter à l’homme leurs eaux inépuisables et de soutenir son existence.

Enfin, les plus petits animaux forment des familles où règnent l’union et la paix.

  1. Cette vérité qu’il y a des terres habitées au delà de l’Océan, entrevue par saint Clément, a été confirmée par les découvertes modernes.