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Le véritable sabbat n’est pas non plus celui de la loi. Il est parlé en ces termes du sabbat dès le commencement du monde : « Dieu créa ses ouvrages en six jours, et s’étant reposé le septième, il le sanctifia. » Mes frères, faites attention à ces paroles ; elles signifient que le monde ne doit durer que six mille ans. Car, devant Dieu, mille ans sont comme un jour, ainsi qu’il le dit lui-même. Ces paroles : « Dieu se reposa le septième, » signifient que le fils de Dieu doit entrer dans son repos lorsqu’il aura mis fin au règne de l’iniquité, chassé les impies, changé le soleil, la lune, les étoiles. C’est pourquoi nous passons le huitième jour dans la joie. Et n’est-ce pas aussi en ce jour que ce Dieu est ressuscité d’entre les morts ?

Voilà le véritable sabbat, le seul agréable au Seigneur. Quant à celui des Juifs, c’est ainsi qu’il en parle : « Je ne puis souffrir vos solennités des premiers jours du mois, ni vos jours de sabbat. »

Disons un mot du temple. Comment les malheureux Juifs ont-ils pu mettre en lui leur confiance, et non en Dieu qui les a faits ? Ils semblent l’avoir voulu renfermer dans un édifice de pierre, à l’exemple des Gentils.

Voici comme le Seigneur parle du temple et le déclare inutile : « Qui a mesuré le ciel dans le creux de sa main, et qui, la tenant étendue, a pesé la terre ? N’est-ce pas moi, dit le Seigneur. Le ciel est mon trône et la terre mon marche-pied. Quel palais pouvez-vous me bâtir ? quel est le lieu de mon repos ? »

Vous voyez par là que l’espérance des Juifs est vaine.

L’Écriture dit ailleurs : « Ceux qui ont détruit le temple le rebâtiront eux-mêmes. » N’est-ce pas ce qui est arrivé ?

Les mêmes qui ont renversé le temple le rebâtissent, en élevant à sa place des temples spirituels. Dieu voulait montrer qu’il avait un autre temple dont celui des Juifs n’était que la figure ; que c’est lui-même qui construit cet autre temple et le conduit par degrés à sa perfection. Mais de quelle manière ? Apprenez-le, mes frères. Avant que nous eussions la foi, notre cœur ressemblait aux temples élevés de mains d’homme ; c’était l’asile de la corruption et de la faiblesse, la demeure des