Page:Genoude - Les Pères de l'Eglise, vol. 1.djvu/339

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

sophe que l’orateur. Mais ce qu’on admire dans ce saint Père, c’est une connaissance parfaite de l’histoire passée et présente, c’est une science approfondie et raisonnée de la philosophie païenne, c’est l’art avec lequel il la dépouille des dogmes qu’elle avait puisés dans les livres des Hébreux, c’est le talent avec lequel il la fait servir à l’avantage du Christianisme, c’est la justesse avec laquelle il tire ses conclusions. Ce qui fait sa principale force, c’est qu’il ne se hasarde jamais seul ; il s’appuie toujours sur une citation des livres saints. De là vient la multitude de citations de la Bible répandues dans ses livres. Ce qu’il faut le plus admirer dans saint Justin, c’est l’exactitude remarquable avec laquelle il parle de nos mystères ; c’est lui qui a le mieux exprimé le dogme de la Trinité, et depuis les Pères qui l’ont suivi, les Athénagore, les Tertullien n’ont fait que reproduire les arguments dont il s’est servi.