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vinité. Blâmez-vous leurs actions ? alors vous effacez le nom de ces dieux, qu’elles seules nous font connaître ; vous les détruisez vous-mêmes, et vous ne parviendrez jamais à les réhabiliter avec de belles phrases et des raisonnements spécieux.

Il faut donc s’attacher au nom du seul vrai Dieu, du seul être immuable, qui vous a été prêché non-seulement par moi, mais encore par ceux qui vous ont initiés aux premiers éléments de la doctrine de Jésus-Christ ; de peur qu’une vie passée dans la mollesse et l’indifférence ne vous attire le reproche devant le souverain juge, soit d’avoir ignoré par votre faute le chemin de la gloire céleste, soit de n’avoir pas été reconnaissants de la grâce qui vous l’a fait connaître.


PREMIÈRE APOLOGIE.

I. À l’empereur Titus Ælius, Adrien Antonin le pieux, Auguste, César, et à son fils vérissime philosophe, et à Lucius philosophe et ami de la science, fils de Lucius César par la nature et de l’empereur par adoption ; au sacré sénat et à tout le peuple romain, au nom de ces hommes de tous rangs que persécute une haine injuste ! Justin l’un d’eux, fils de Priscus, neveu de Bacchius, né à Flavia la nouvelle, dans la Palestine syrienne, adresse ce discours et cette requête :

II. L’homme sincèrement pieux et digne du nom de philosophe n’aime et ne recherche que la vérité : il abandonne les opinions des anciens, dès qu’il en reconnaît le faux. La raison lui en fait un devoir ; elle va plus loin : elle ne lui défend pas seulement de prendre pour guides ceux dont la conduite comme les principes blessent l’équité ; elle veut qu’il s’attache à la vérité au point de la préférer à tout, même à la vie ; qu’il ait le courage d’en défendre les droits, d’en suivre les maximes en toute circonstance, eût-il la mort devant les yeux.

On vous appelle pieux, philosophes, défenseurs de la jus-