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l’œuvre eucharistique ou l’action de grâces pour tous les bienfaits dont Dieu nous a comblés. Quand il a fini, tout le peuple prononce : Amen, qui signifie en hébreu : Ainsi-soit-il. Alors ceux que nous appelons diacres distribuent aux assistants le pain avec le vin et l’eau consacrés par les paroles de l’action de grâces, et en portent aux absents.

LXVI. Nous appelons cet aliment eucharistie. Nul n’y peut participer, s’il ne croit à la vérité de l’Évangile, s’il n’a été auparavant purifié et régénéré par l’eau du baptême, s’il ne vit selon les préceptes de Jésus-Christ ; car nous ne prenons pas cette nourriture comme un pain, comme un breuvage ordinaire. De même que Jésus-Christ, notre Sauveur incarné par la parole de Dieu, a pris véritablement chair et sang pour notre salut ; de même on nous enseigne que cet aliment qui, par transformation nourrit notre chair et notre sang, devient par la vertu de la prière, qui contient ses propres paroles, la chair et le sang de ce même Jésus incarné pour nous.

Les apôtres eux-mêmes nous ont appris, dans les livres qu’ils nous ont laissés et qu’on appelle évangiles, que Jésus-Christ leur avait ordonné de faire ce qu’il fit lui-même, lorsqu’ayant pris du pain et rendu grâces, il dit : « Ceci est mon corps, » et qu’ayant pris ensuite la coupe et rendu grâces, il dit : « Ceci est mon sang. » Et voilà ce que les démons ont encore essayé d’imiter par l’institution des mystères de Mithra. Vous savez ou vous pouvez savoir que dans la célébration de ces mystères on présente à l’initié du pain et de l’eau, en prononçant certaines paroles mystérieuses.

LXVII. Pour nous, depuis l’institution de la divine Eucharistie, nous ne cessons de nous entretenir d’un si grand bienfait. Chez nous les riches se plaisent à secourir les pauvres, car nous ne faisons qu’un : et chacun de nous en présentant son offrande, bénit le Dieu créateur par Jésus-Christ, son fils, et par le Saint-Esprit. Le jour qu’on appelle jour du soleil, tous les fidèles de la ville et de la campagne se rassemblent en un même lieu ; on lit les écrits des apôtres et des prophètes, aussi longtemps qu’on en a le loisir ; quand le lecteur a fini, celui qui préside adresse