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Page:Genoude - Les Pères de l'Eglise, vol. 2.djvu/100

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parurent qu’après sa résurrection, lorsqu’il leur montra que celui qui devait ainsi souffrir d’après les prophètes, c’était lui-même. Alors ils furent forcés de croire, et ils partirent pour le faire connaître au monde entier. Et voilà pourquoi nous sommes si fermes dans sa foi et dans sa doctrine. Ne trouvons-nous pas en effet le plus puissant motif de croire et dans les prophéties et dans la conversion de ceux que nous voyons aujourd’hui par toute la terre amenés à la connaissance du vrai Dieu, au nom de Jésus crucifié ? Mais citons les paroles mêmes de Zacharie : « Glaive, lève-toi sur mon pasteur, sur l’homme de mon peuple, dit le Seigneur des armées. Frappe le pasteur, et ses brebis seront dispersées. »

LIV. Remarquez ces paroles de la prophétie de Jacob rapportées par Moïse : « Il lavera sa robe dans le vin et son manteau dans le sang de la vigne ; » elles signifient qu’il devait purifier, par son sang, ceux qui croient en son nom. Par sa robe, l’Esprit saint désigne ceux qui ont reçu de lui la rémission de leurs péchés, qu’il remplit toujours de son esprit, et qu’il revêtira de sa gloire au jour de son second avénement. Mais pourquoi ces mots : « Le sang de la vigne ? » N’est-ce pas pour nous faire entendre d’une manière ingénieuse que Jésus-Christ tire son sang, non de l’homme, mais de la vertu de Dieu, car ce n’est pas l’homme qui produit le sang de la vigne, et le prophète annonce qu’il en sera de même du sang du Christ, qu’il viendra, non de l’homme, mais de Dieu.

Cette prophétie vous prouve donc, mes amis, que le Christ n’est point né de l’homme comme nous naissons tous.

LV. — Nous admettrons votre explication, dit Tryphon, quand vous l’appuierez d’autres preuves ; mais pour le moment sortez de cette digression et prouvez-nous que l’Esprit saint reconnaît une autre Dieu que le créateur de l’univers. N’allez pas nous parler du soleil et de la lune que les nations, l’Écriture, adoraient comme des dieux. Il ne faut pas prendre à la lettre ce langage des prophètes : « Ton Dieu est le Dieu des dieux, le Seigneur des seigneurs, » le désignant toutefois par les attributs de grand, de fort, de