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c’est-à-dire des démons, au culte du seul vrai Dieu. Ce même signe est montré aux incrédules comme leur ruine et leur condamnation ; alors se renouvelle le prodige opéré en faveur de votre peuple après la sortie d’Égypte ; dans cette circonstance mémorable, on vit Amalec défait et Israël triomphant par la vertu du signe que formaient les bras étendus de Moïse et par le nom de Jésus donné au fils de Nave. Que dirai-je de la figure de cet autre signe présenté à Israël pour le guérir de la morsure des serpents ? N’est-il pas évident qu’il fut élevé pour sauver les hommes qui croient que ce signe présageait la mort dont frapperait le servent celui qui devait être mis en croix, et le salut dont jouissent ceux qui, blessés par les morsures du serpent, cherchent leur refuge dans le Dieu qui donna au monde ce divin fils mort sur une croix ? L’Esprit saint nous apprenait par Moïse à ne pas croire au serpent, puisqu’il nous le montre, dès le commencement du monde, frappé de la malédiction de Dieu, et qu’il nous le fait voir dans Isaïe comme un ennemi que doit blesser à mort un glaive puissant, et ce glaive c’était le Christ.

XCII. Sans une grâce toute particulière de Dieu, qui nous donne l’intelligence des actions et des paroles de chacun des prophètes, on ne peut les expliquer, et comment dès lors en parler ? Et si on en parle sans les comprendre, ne s’expose-t-on pas au ridicule et au mépris ? Celui qui vous demanderait comment il peut se faire qu’Énoch, Noé avec ses enfants, et les autres justes de cette époque, aient été agréables à Dieu sans la circoncision et le sabbat, et que, plusieurs siècles après, Dieu ait voulu sauver les hommes par d’autres chefs et par l’institution d’une loi particulière ; que la circoncision soit devenue le moyen de salut pour ceux qui vécurent depuis Abraham jusqu’à Moïse ; que, depuis Moïse, ce ne fut pas seulement la circoncision, mais une multitude d’autres observances, telles que le sabbat, les victimes, les holocaustes, les offrandes, vous ferait blasphémer contre Dieu, si vous ne dites pas ce que j’ai déjà dit, que Dieu dans sa prescience voyait que votre peuple mériterait un jour d’être chassé de Jérusalem,