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Page:Genoude - Les Pères de l'Eglise, vol. 2.djvu/23

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à déclarer que nous ne comprenons pas comment des hommes pareils, des hommes de savoir et d’étude, ont pu soutenir comme ils l’ont fait une aussi monstrueuse erreur ; nous sommes presque tenté d’ajouter une aussi insigne folie. Venons au fait.

Ceux qui ont soutenu et développé la thèse de Celse prétendent : 1° qu’on trouve à peu près mot pour mot, dans Platon, d’abord une foule de passages contenant des vérités essentielles du Christianisme sur la création, sur les peines et les récompenses de l’autre vie, et sur l’immortalité de l’âme ; ensuite le mystère de la Sainte-Trinité avec le Père, le Fils et le Saint-Esprit ; 2° que les Pères de l’Église, élevés presque tous dans les écoles du platonisme, en ont tiré la plupart des dogmes du culte chrétien. De tout cela, ils concluent que les parties essentielles du Christianisme ont été empruntées à la philosophie platonicienne.

Avant de montrer l’effroyable confusion qu’il y a dans ces reproches, qu’on nous permette trois observations préliminaires qui nous paraissent de quelque poids :

Si le Christianisme, avec ses dogmes essentiels, se trouve dans Platon, comment se fait-il qu’il ne se soit pas répandu dans le monde du temps de Platon, qui était son auteur, au lieu de se répandre du temps de Jésus-Christ, qui était son plagiaire ? N’est-il pas étrange