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Page:Genoude - Les Pères de l'Eglise, vol. 2.djvu/22

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avoir convaincu depuis lors beaucoup de gens. Il y a aujourd’hui un homme de grand savoir qui s’est laissé prendre aux arguments de Leclerc : c’est M. Cousin. En plusieurs endroits de ses leçons de philosophie, et dans l’introduction qu’il a mise, l’an dernier, aux œuvres d’Abélard, il revient sur ces prétendus emprunts faits par les premiers Chrétiens au platonisme, et il y revient comme un homme parfaitement convaincu, c’est-à-dire sans daigner discuter le moins du monde ce qu’il avance. Un autre écrivain, moins connu que M. Cousin, mais grand travailleur d’idées, M. Pierre Leroux, adopte aussi sans discussion la vieille accusation de Celse, dans plusieurs articles de l’Encyclopédie nouvelle ; enfin, M. de Vidaillan l’accepte comme un point vidé et établi, dans le premier volume de son ouvrage.

Nous n’avons pas besoin de faire remarquer à quel point la question est grave, car on voit qu’il s’agit tout simplement de savoir si le Christianisme est une religion révélée ou une philosophie humaine, s’il a pour auteur Dieu ou Platon.

Eh bien, le dirons-nous ? tout en reconnaissant l’immense acquis de Leclerc, tout en nous inclinant devant la science profonde de M. Cousin, tout en ayant pour l’opinion de M. Pierre Leroux et de M. Vidaillan la déférence sincère dont elle est digne, nous n’hésiterons pas