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Page:Genoude - Les Pères de l'Eglise, vol. 2.djvu/30

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Ici, il faut débrouiller encore cette confusion d’idées qui a donné lieu aux erreurs que nous combattons.

Dans quelles écoles platoniciennes auraient donc été élevés les premiers évêques qui ont formulé, d’après l’Évangile, les dogmes du Christianisme ? Serait-ce dans les écoles du platonisme de l’Académie ? Mais elles n’existaient plus. Serait-ce dans les écoles du platonisme d’Alexandrie ? Mais elles n’existaient pas encore.

Durant les deux premiers siècles de l’ère vulgaire, le platonisme de Platon, le platonisme de l’Académie, n’existaient plus ni à l’état de doctrine ni à l’état d’école. Aussitôt après la mort de Platon, Speusippe, Xénocrate et Polémon, ses successeurs, s’éloignèrent complètement de ses dogmes. Après ceux-ci, vint Arcésilas, disciple de Polémon, qui s’éloigna encore bien plus de Platon, et qui alla jusqu’à soutenir que Platon n’avait jamais enseigné aucun dogme, mais qu’il avait appris à douter de tout, comme Socrate, son maître. L’école d’Arcésilas fut nommée la deuxième académie. Après Arcésilas vint Carnéade, qui se sépara à la fois de Platon et d’Arcésilas, et qui fut le chef de la troisième académie. Après Carnéade, vinrent Philon, maître de Cicéron, et Antiochus, leur contemporain. Philon et Antiochus fondèrent la quatrième et la cinquième académie ; enfin, du temps de Néron, Sénèque écrivait qu’il n’y avait plus personne de quelque distinction qui