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soutînt soit les opinions de l’ancienne Académie, soit les opinions de la dernière.

Ce ne fut que sous Galien, c’est-à-dire vers l’an 260 à peu près de l’ère vulgaire, que Plotin ouvrit à Rome une école de platonisme, mais d’un platonisme considérablement corrigé, et augmenté d’un immense attirail de théurgie, de magie et de miracles, toutes choses dont Platon n’avait jamais eu l’idée. De l’école de Plotin sortit Porphyre ; de celle de Porphyre, Jamblique ; de celle de Jamblique, Soprate, Édésius, Maxime et toute l’école d’Alexandrie, jusqu’à Proclus, Damasius, Isidore de Gaza, Simplicius de Cilicie et les autres.

Le nouveau platonisme, qui aurait fourni les principaux dogmes du Christianisme, ne s’est donc produit qu’à partir de la seconde moitié du troisième siècle. Or, à cette époque l’Église catholique était complètement organisée, au point de vue du dogme et au point de vue de la discipline ; il y avait eu trente conciles, entre autres un concile d’Éphèse, en 245, où fut condamné Noet sur le dogme de la Trinité. Il est donc bien clair que l’école d’Alexandrie n’a pu matériellement entrer pour rien dans l’établissement de vérités qui lui sont antérieures de trois siècles.

En ce qui touche les Pères, on s’est exagéré singulièrement la fréquentation qu’ils ont faite des écoles platoniciennes. On peut voir, par le catalogue des hommes