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Page:Genoude - Les Pères de l'Eglise, vol. 2.djvu/344

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lieu où cet autre dieu puisse se trouver, puisque le Dieu dont nous parlons remplit par sa présence tout ce qui est au-dessus du monde. A-t-il une providence ? Car il n’a rien fait, s’il ne veille sur rien. Eh ! bien, s’il ne fait rien, s’il ne s’occupe de rien, s’il n’existe aucun lieu qu’il puisse habiter, il n’y a donc qu’un seul Dieu, un seul créateur du monde.

IX. Notre croyance paraîtrait une doctrine toute humaine, si elle n’était appuyée que sur de pareils raisonnements ; mais chez nous le raisonnement est fortifié par l’autorité de nos divins oracles. Vous êtes trop instruits pour ignorer que nous avons eu un grand nombre de prophètes, tels que Moïse, Isaïe, Jérémie, qui, ravis, hors d’eux-mêmes, obéissaient au mouvement de l’Esprit saint et répétaient ses inspirations ; car il se servait d’eux comme le musicien se sert d’une lyre, d’où il tire les sons qu’il lui plaît. Que disent-ils ? « Le Seigneur est notre Dieu ; nul autre ne lui sera comparé. » Et puis : « Moi le Seigneur, je suis le premier et le dernier, et hors de moi il n’y a point de Dieu. Avant moi il n’y a point de Dieu, il n’y en aura point après moi. Je suis Dieu, et il n’en est point d’autres que moi. » Et, parlant de sa grandeur, il s’écrie : « Le ciel est mon trône, la terre mon marche-pied. Quelle maison me bâtirez-vous, quel est le lieu de mon repos ? »

Mais je vous laisse à vous-mêmes le soin d’ouvrir ces livres sacrés, et d’étudier les divins oracles qu’ils renferment, afin que vous puissiez repousser comme il convient les calomnies dont on nous charge.

X. J’ai suffisamment démontré que nous ne sommes point des athées, puisque nous reconnaissons un seul Dieu, incréé, éternel, invisible et impassible, immense, que rien ne peut contenir, et qui ne peut être saisi et compris que par l’esprit et la raison, environné de lumière et de beauté, esprit tout-puissant, inénarrable, qui a tout créé, tout ordonné, et qui conserve tout par son Verbe ; car nous reconnaissons aussi le fils de Dieu. Et qu’on ne trouve point ridicule que nous donnions à Dieu un fils. Car ce que nous croyons de Dieu le père ou de son fils ne ressemble point aux inventions fabuleuses de ces poëtes qui ne