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Page:Genoude - Les Pères de l'Eglise, vol. 2.djvu/462

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été engendré d’une manière charnelle, ainsi que les poëtes nous représentent les enfants de leurs dieux, mais il a toujours été dans le sein de son Père, ainsi que la vérité nous le raconte ; il est de toute éternité son conseil, bien avant toutes choses, puisqu’il est sa pensée et sa sagesse. Lorsqu’ensuite Dieu voulut créer, ainsi qu’il l’avait résolu, il engendra son Verbe, émané de lui et antérieur à toute créature. Cependant il ne se priva point lui-même de son Verbe, mais il l’engendra de telle sorte qu’il fût toujours avec lui. Voilà ce que nous enseignent les saintes Écritures, et tous ceux qui ont été inspirés du Saint-Esprit, parmi lesquels saint Jean s’exprime ainsi : « Au commencement était le Verbe, et le Verbe était avec Dieu. » Il nous montre, par ces paroles, que Dieu existait seul au commencement, et que son Verbe était avec lui. Puis il ajoute : « Et le Verbe était Dieu ; toutes choses ont été faites par lui, et rien n’a été fait sans lui. » Ainsi donc le Verbe étant Dieu et engendré de Dieu, peut être envoyé par le Père de toutes choses dans un lieu quelconque, selon son bon plaisir ; et lorsqu’il y est, on le voit, on l’entend, et il est véritablement présent dans ce lieu.

XXIII. Dieu créa l’homme le sixième jour, mais il ne manifesta sa création qu’après le septième, lorsqu’il eut préparé le paradis, afin de lui donner le meilleur et le plus beau des séjours. La vérité de tout ce récit se manifeste clairement d’elle-même. Ne voyons-nous pas, en effet, que si la femme éprouve de si grandes douleurs au moment de l’enfantement, et si elle les oublie aussitôt après, c’est tout à la fois pour accomplir la parole de Dieu et contribuer à l’accroissement du genre humain ? Ne voyons-nous pas encore que si le serpent est ainsi en horreur, s’il rampe sur sa poitrine et s’il se nourrit de terre, c’est afin de confirmer la vérité de tout ce que nous avons dit !

XXIV. Dieu fit donc sortir de la terre toute sorte d’arbres beaux à la vue et dont le fruit était doux à manger ; car il n’y avait d’abord que les plantes, les semences et les herbes qui avaient été produites le troisième jour. Sans doute, les plantes