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n’aies mangé du fruit de l’arbre dont je t’avais défendu de manger ? Adam répondit : La femme que vous m’avez donnée pour compagne m’a présenté du fruit de cet arbre, et j’en ai mangé. Et le Seigneur Dieu dit à la femme : Pourquoi as-tu fait cela ? Elle répondit : Le serpent m’a trompée, et j’ai mangé de ce fruit. Le Seigneur Dieu dit alors au serpent : Parce que tu as fait cela, tu es maudit entre tous les animaux et toutes les bêtes de la terre ; tu ramperas sur le ventre, et tu mangeras la poussière durant tous les jours de ta vie. Je mettrai inimitié entre toi et la femme, entre ta postérité et la sienne : elle te brisera la tête, et tu la blesseras au talon. Il dit à la femme : Je multiplierai tes calamités et tes enfantements ; tu enfanteras dans la douleur, tu seras sous la puissance de ton mari, et il te dominera. Il dit aussi à Adam : Parce que tu as écouté la voix de ta femme, et que tu as mangé du fruit dont je t’avais ordonné de ne pas manger, la terre est maudite, et à cause de toi tu n’en tireras chaque jour ta nourriture qu’avec un grand labeur. Elle ne produira pour toi que des épines et des chardons, et tu te nourriras de l’herbe de la terre. Tu mangeras ton pain à la sueur de ton front, jusqu’à ce que tu retournes dans la terre d’où tu as été tiré ; car tu es poussière, et tu retourneras en poussière. »

XXII. Vous me direz peut-être : comment pouvez-vous maintenant nous présenter Dieu se promenant dans le paradis, vous qui disiez tout à l’heure qu’il ne pouvait être renfermé dans aucun lieu ? Écoutez ma réponse : sans doute, le Dieu suprême, le Père de toutes choses, n’est et ne peut être renfermé dans aucun lieu ; car il n’en est aucun qui le circonscrive. Mais son Verbe, par lequel il a tout fait, et qui est à la fois sa vertu et sa sagesse ; son Verbe, dis-je, représentant le Père et maître de toutes choses, venait dans le paradis, comme personne divine, et conversait avec Adam. L’Écriture elle-même nous apprend, en effet, qu’Adam entendit une voix. Or, que pouvait être cette voix, si ce n’est le Verbe de Dieu, qui est aussi son Fils ; non point qu’il ait