Aller au contenu

Page:Genoude - Les Pères de l'Eglise, vol. 2.djvu/493

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

préciser exactement les époques. Forcé néanmoins par la vérité, il est convenu, malgré lui, qu’ils étaient pasteurs ; en effet, ceux de nos ancêtres qui séjournèrent en Égypte menèrent la vie pastorale ; mais ils n’étaient point lépreux. Lorsqu’ils furent arrivés dans la terre nommée Jérusalem, et qui devint ensuite leur séjour, on sait que leurs prêtres, qui passaient leur vie dans le temple, par l’ordre de Dieu, traitaient tous les genres d’infirmités et guérissaient la lèpre et les autres maladies. Ce fut Salomon, roi de Judée, qui bâtit le temple. Il n’est pas douteux que Manéthos se soit trompé sur les époques ; il suffit de lire ses écrits, pour s’en convaincre. Il s’est même trompé à l’égard du roi Pharaon, qui chassa les Hébreux ; il ne régna plus en Égypte, et fut enseveli dans la mer Rouge, avec son armée, en poursuivant les Israélites. Il se trompe encore, lorsqu’il dit que ces pasteurs hébreux firent la guerre aux Égyptiens. Car, après être sortis d’Égypte, ils habitèrent le pays que nous appelons encore aujourd’hui Judée, trois cent quatre-vingt-treize ans avant l’arrivée de Danaüs à Argos. Or, nous savons que Danaüs est regardé, par la plupart des auteurs, comme le plus ancien des Grecs. Ainsi Manéthos a consigné malgré lui dans ses ouvrages deux vérités : la première, c’est que les Hébreux étaient pasteurs ; et la seconde, c’est qu’ils sont sortis d’Égypte ; ensorte que, même en adoptant la chronologie de ces temps-là, Moïse et ceux qui le suivait se trouvent être évidemment antérieurs à la guerre de Troie, de neuf cents ou même de mille ans.

XXII. À l’égard du temple bâti dans la Judée par le roi Salomon, cinq cent soixante ans après la sortie d’Égypte, les archives des Tyriens renferment des commentaires qui parlent de sa fondation, et qui la font remonter à cent quarante trois ans et huit mois avant celle de Carthage par les Tyriens. Ce fait a été consigné sous le règne d’Hierome, roi des Tyriens, qui était ami de Salomon, soit à cause de l’éminente sagesse de ce grand roi, soit à cause de l’intimité où il avait été avec son père. Ces deux princes ne cessaient de s’adresser l’un à l’autre des questions à résoudre, comme l’at-