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Page:Genoude - Les Pères de l'Eglise, vol. 2.djvu/497

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Manassé, cinquante-cinq ; Amos, deux ; Josias, trente et un ; et Ochas, trois mois ; après lui, Joachim régna onze ans ; un autre Joachim régna trois mois et douze jours, Sédécias enfin régna onze ans. À cette époque, comme le peuple Juif persévérait toujours dans l’iniquité, et qu’il ne faisait point pénitence, Nabuchodonosor, roi de Babylone, s’avança contre la Judée, selon la prédiction du prophète Jérémie ; il transporta le peuple à Babylone et réduisit en cendres le temple de Salomon. Les Juifs restèrent à Babylone soixante-dix ans. Ainsi le temps qui s’est écoulé depuis la création de l’homme jusqu’à la captivité de Babylone renferme en tout quatre mille neuf cent cinquante-quatre ans six mois et douze jours. Comme Dieu avait annoncé à son peuple la captivité de Babylone par la bouche de Jérémie, il lui avait aussi annoncé le retour de sa captivité après soixante-dix années ; après ces soixante-dix ans, Cyrus monte sur le trône des Perses, et rend un édit signé l’année précédente, par lequel tous les Juifs qui étaient dans son royaume pouvaient regagner leur patrie, et rétablir le temple de Dieu qui avait été détruit par son prédécesseur ; ce prince, obéissant encore aux ordres de Dieu, commanda à ses gardes Sabessare et Mithridate de rapporter dans le temple les vases qui avaient été enlevés par Nabuchodonosor. C’est donc la seconde année du règne de Cyrus que furent accomplies les soixante-dix années prédites par Jérémie.

XXVI. On peut voir par là que nos livres saints sont bien plus vrais et plus anciens que toutes les histoires des Égyptiens, des Grecs et des autres peuples ; car Hérodote, Thucydide, Xénophon et la plupart des historiens, ne remontent pas plus haut que les règnes de Cyrus et de Darius, tant ils étaient incertains sur les premiers temps. D’ailleurs qu’ont-ils dit de remarquable sur Darius et Cyrus, qui régnèrent chez les barbares ; sur Zopyre et Hippias, qui commandèrent aux Grecs ; sur les guerres des Athéniens et des Lacédémoniens, sur les exploits de Xerxès et de Pausanias, qui mourut presque de faim dans un temple de Minerve ; enfin, sur Thémistocle, sur la guerre du Péloponnèse, sur Alcibiade et Thrasybule ? Mais je ne me suis