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Page:Genoude - Les Pères de l'Eglise, vol. 2.djvu/52

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teront leurs rameaux. Les pins s’élèveront à la place des ronces, le myrte croîtra à la place de l’ortie, et le Seigneur sera connu sous son nom éternel que rien n’effacera. »

J’ajoutai : Ainsi donc, Tryphon, dans ces prophéties et d’autres semblables, vous trouvez des choses qui se rapportent les unes au premier avénement du Christ quand il parut sous une forme mortelle, sans gloire, et sans beauté ; les autres à son second avénement, lorsqu’il viendra sur les nuées du ciel avec majesté, et que vous verrez, que vous reconnaîtrez celui que vous avez percé, ainsi que Daniel, ainsi qu’Osée, l’un des douze prophètes, l’ont prédit.

XV. Apprenez encore d’Isaïe quel est le jeûne que Dieu demande de vous et le seul qui lui soit agréable. C’est ainsi que lui parle le Seigneur : « Crie avec force, ne te lasse point. Fais retentir ta voix comme les éclats de la tempête ; annonce à mon peuple ses crimes, à la maison de Jacob ses prévarications. Chaque jour ils m’interrogent et veulent savoir mes vues, et comme un peuple ami de l’innocence et qui n’avait point violé ma loi, ils invoquent ma justice, ils veulent défendre leur cause devant moi. Nous avons jeûné, disent-ils, pourquoi n’avez-vous pas daigné regarder nos jeûnes ? Nous nous sommes humiliés : pourquoi l’avez-vous ignoré ? Parce que vous suivez vos caprices en vos jours de jeûne et que vous écrasez tous ceux qui vous sont soumis. Ne jeûnez-vous que pour susciter des procès, des querelles, et pour frapper impitoyablement vos frères ? Cessez de pareils jeûnes, si vous voulez que le ciel entende vos cris. Est-ce là un jeûne choisi par moi ? Que l’homme soit tous les jours humilié, qu’il courbe sa tête comme un jonc, et qu’il dorme dans un cilice et sur la cendre. Est-ce là un jeûne et un jeûne agréable au Seigneur ? N’y a-t-il pas un jeûne de mon choix ? Rompez les liens de l’iniquité, anéantissez les obligations de vos contrats tyranniques, déchargez de leurs dettes ceux que vous écrasiez ; déchirez toute écriture qui respire l’injustice, partagez votre pain avec celui qui a faim et recevez sous votre toit les pauvres qui sont sans asile : si vous voyez des hommes nus, cou-