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Page:Genoude - Les Pères de l'Eglise, vol. 2.djvu/98

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toi. Juda est comme un jeune lion. Mon fils, tu t’es levé pour le butin, et dans ton repos tu dors comme le lion et la lionne : qui osera le réveiller ? Le sceptre ne sortira pas de Juda, ni le prince de sa postérité, jusqu’à ce que vienne celui à qui appartient le sceptre, et qui est l’attente des nations. Il liera son ânon à la vigne, à la vigne, le fils de son ânesse ; et il lavera son manteau dans le vin, et sa robe dans le sang de la vigne. Ses yeux seront plus rouges que le vin et ses dents plus blanches que le lait. »

Or, depuis les premiers temps jusqu’à l’époque où Jésus-Christ est né et a souffert, votre nation a toujours eu des princes et des prophètes. Vous n’oseriez, vous ne pourriez soutenir le contraire. Si vous dites qu’Hérode, sous le règne duquel Jésus-Christ a souffert, était d’Ascalon, vous convenez cependant qu’il y avait chez vous un prince des prêtres. Vous aviez donc même alors un pontife qui offrait des sacrifices selon la loi de Moïse, et qui en suivait toutes les observances, tandis que la succession des prophètes se continuait jusqu’à Jean qui fut le dernier, comme elle s’était perpétuée jusqu’à l’époque où la terre de Juda fut ravagée, les vases sacrés enlevés, votre peuple emmené captif à Babylone. La nation eut toujours quelques prophètes qui en étaient comme les maîtres, les chefs, les princes. L’esprit qui était en eux sacrait les rois et les établissait sur vous. Mais, depuis que notre Seigneur Jésus-Christ a paru au milieu de votre peuple et que vous l’avez mis à mort, vous avez cessé d’avoir des prophètes. La nation n’a plus de rois, votre pays est entièrement dévasté et ressemble à une demeure abandonnée. La prédiction des deux avénements du Christ se trouve dans ces paroles de Jacob : Il sera l’attente des nations. Elles annoncent d’une manière mystérieuse que les gentils croiront en lui. Et vous le voyez, de toutes les nations nous formons un nouveau peuple, un peuple saint qui adore le vrai Dieu par la foi en Jésus-Christ dont nous attendons le second avénement.

LIII. Ces autres paroles : « Il liera son âne à la vigne, et le fils de l’ânesse au cep de la vigne, » étaient tout à la fois et