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et l’humide. Puis voici venir encore d’autres puissances ; elles sont au nombre de dix : d’abord sept corps, globes arrondis, prennent le nom de cieux ; à l’univers, dont le sein immense contient ces sept corps, il donne le nom de huitième ciel ; puis le soleil et la lune complètent le nombre de dix. Après cela vient la décade invisible dont Logos et Zoé furent les auteurs. Quant à la duodécade, elle est représentée par le Zodiaque ; les douze signes qu’il renferme sont le symbole évident de cette autre duodécade, née d’Anthropos et d’Ecclesia ; et comme dans la rotation de l’univers la célérité est la grande force, Saturne, qui la domine, placé en sens contraire, oppose à cette vitesse sa force d’inertie, et modère le mouvement des autres globes, au point de n’achever lui-même sa rotation propre et intégrale qu’au bout de trente ans ; il serait la représentation naturelle d’Horos, qui modéra la mère des Æons, à qui ils donnent trente noms différents. La révolution de la lune en trente jours est encore l’expression symbolique des trente Æons ; le soleil, dans sa carrière circulaire qui embrasse les douze mois de l’année, est un symbole de la duodécade ; les douze heures qui partagent le jour et la nuit représentent de même l’autre duodécade invisible ; l’heure, qui est la douzième partie du jour, se partage en trente parties, pour symboliser semblablement les trente Æons. Le Zodiaque parcourt trois cent soixante degrés ; ces degrés se divisent en trente parties ; ils sont encore une image des trente Æons. Le cercle, où sa conjonction se fait, entre le douzième et le huitième degré, n’est que la continuation du même symbole : la terre, divisée à son tour en douze climats, et recevant dans chacun de ces climats une force d’en haut qui leur est propre, produisant d’ailleurs des êtres animés, selon la force qui lui a été donnée, serait le type le plus complet de la duodécade et de ses enfants.

Un jour il plut à Demiurgos d’imiter ce que l’ogdoade supérieure avait d’infini, d’éternel : infini dans l’espace ; éternel, c’est-à-dire sans commencement dans le temps. L’imitation de l’Éternel était au-dessus de ses forces, il ne put donc, né comme il l’était de la faute d’Achamoth, et à cause de l’imper-