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rent : « Qui vous a donné le pouvoir de faire ces choses ? » Et ensuite ils expliquent dans leur sens la réponse indirecte qu’il leur fit, en gardant le silence sur le Père inénarrable ; ils n’ont pas craint d’interpréter cette sorte de silence en faveur de leur Bythus inconnu.

Dans cet autre texte : « J’ai souvent désiré entendre un de ces discours, et nul ne me l’a prononcé, » ils disent que par le mot un, il fait entendre le seul vrai Dieu qu’ils ne connaissaient pas. Les larmes que le Christ répandit à l’approche de Jérusalem ; les paroles qu’il prononça : — « Si au moins tu avais connu en ce jour ce qui peut t’apporter la paix ; mais maintenant tout est caché à tes yeux, » sont pour eux le secret de Bythus ; dans ces autres paroles : — « Venez à moi, vous tous qui souffrez et qui êtes chargés, et je vous soulagerai ; apprenez de moi, etc., » ils veulent qu’il soit question du Père de toute vérité ; car il promettait, disent-ils, de leur enseigner ce qu’ils ignoraient.

Mais ils ne s’arrêtent point là ; la grande preuve de leur système, celle sur laquelle ils tournent comme sur un pivot, est la citation suivante : — « Je vous rends gloire, à vous, Seigneur du ciel et de la terre, qui avez voilé ces choses aux sages et aux prudents, pour les révéler aux petits : il vous a plu, mon Père, d’en agir ainsi ; tout pouvoir m’a été donné de mon Père, nul n’a connu le Père, si ce n’est son Fils, et nul aussi n’a connu le Fils, si ce n’est le Père et ceux à qui le Fils l’aura révélé. » Après ces citations et les démonstrations qu’ils en tirent, comment douter que le Père de toute vérité se soit caché à tous jusqu’à l’arrivée de son Fils ; cependant ils essaient de prouver que le Dieu créateur a toujours été connu par tous les hommes. C’est le Seigneur qui aurait révélé la doctrine qu’ils enseignent aujourd’hui sur Dieu le père que personne ne connaissait.