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soutiennent, et pour sauver les bons. Le mariage et la génération sont œuvres sataniques ; plusieurs des adeptes de Saturnin s’abstiennent de la chair des animaux, et cette abstinence sert à leurs succès ; ils séduisent par là beaucoup de monde ; ils admettent plusieurs prophéties, les unes des anges, les autres de Satan, l’ennemi déclaré des anges qui ont fait le monde, et surtout du Dieu des Juifs.

Basilide, affectant un air de profondeur et d’invention, a donné un plus grand développement à sa doctrine : Nus naît d’abord du Père incréé, Logos est le fils de Nus, Pronésis l’enfant de Logos, Sophia et Dynamis naissent de Phronésis ; et de ces deux puissances naissent les vertus, les principautés, les anges, êtres premiers, comme il les appelle, et créateurs du premier ciel ; de ceux-ci naissent d’autres anges, et, avec ces derniers, d’autres cieux ; puis d’autres anges créés de ceux-ci auraient créé le troisième ciel ; et successivement ainsi de nouveaux cieux auraient été produits par de nouveaux anges, jusqu’au nombre de trois cent soixante-cinq ; ce qui a donné à l’année un nombre égal de jours.

Les anges qui possèdent le dernier, celui que nous pouvons voir, ont fait tout ce qui existe en ce monde et se sont partagés la terre et les nations qui l’habitent : le Dieu des Juifs serait le chef de ces derniers ; mais ce Dieu ayant voulu assujettir toutes les nations aux hommes de son choix, c’est-à-dire aux Juifs, ce ne fut qu’un concert d’oppositions contre lui, de la part des autres puissances ; de là la haine que les nations portent à cette nation. Pour les sauver, le Père ineffable et incréé a envoyé sur terre Nus, son premier-né, celui qu’on a appelé Christ ; sa mission était d’arracher ceux qui croiraient en lui à la puissance des anges qui avaient créé ce monde. Celui-ci parut donc comme homme sur la terre : les vertus furent par lui perfectionnées ; il ne souffrit pas de passion, mais à sa place Simon de Syrène, qu’il rencontra, porta la croix ; et ce serait lui qui aurait été étendu sur cette croix, et transfiguré à tel point par le Christ, qu’on le prit véritablement pour lui. Jésus alors devint Simon, et, debout parmi la foule