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et d’Ecclesia ; que les dix Æons provenus de Logos et de Zoé sont Bythus et Mixiu, la Perpétuité et l’Union, la Nature et le Plaisir, la Stabilité et la Puissance modératrice, Monogène et Macaria ; que ceux provenus d’Anthropos et d’Ecclesia sont : le Paraclet et Pistis, Patricon et Elpida, Metricon et Agapen, Ænon et Synesis, Ecclesiasticon et Macariotela, Theleton et Sophia.

Nous avons raconté, dans le livre qui précède, les souffrances et les erreurs de Sophia ; nous avons dit comment, étant poursuivie par le Père, elle avait été exposée à périr ; comment elle avait enfanté au dehors du Plerum, et de quelle souillure était né le Créateur du monde ; comment le Christ et Sotera avaient été beaucoup plus tard engendrés par les Æons provenus du péché. Maintenant que nous connaissons tous les noms que les valentiniens donnent à leurs Æons, l’absurdité de leur système frappe nos yeux, et nous voyons tout ce qu’il présente de vague et de confus. Ils dégradent eux-mêmes leurs Æons par les noms ridicules qu’ils leur donnent. Nous préférons assurément ceux qui ont suivi un autre ordre dans ces appellations et qui y ont mis plus de convenance et de vraisemblance ; ceux-là supposent que les noms qu’ils donnent aux Æons ne sont que des images et des indications étymologiques.


CHAPITRE XV.


Les hérétiques ne donnent aucune raison des créations successives de leurs Æons.


Revenons un moment aux questions relatives à la création des Æons, et que nos adversaires nous disent d’abord pourquoi les créations des Æons avaient été faites dans l’ordre tel qu’ils le disent ; et comment ils se trouvent indépendants du reste de la création ; car ils veulent que la création ait été faite pour eux, bien qu’ils aient été créés pour l’ornement de la création ; ensorte que les Æons ne seraient point les symboles des choses créées, mais les choses créées seraient les symboles des