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tant théâtre, sortirent, après l’établissement du Christianisme, deux doctrines nouvelles, celle des gnostiques et celle des nouveaux platoniciens.

Pour suivre le développement de la secte des gnostiques, il faut se rappeler que, lorsque saint Paul déclara que le Christianisme devait s’adresser à toutes les nations et se dépouiller des formes légales des Juifs, des sectaires, partisans du système opposé à celui de ce grand apôtre, se formèrent, se répandirent dans toute la Palestine, la Syrie et quelques îles. Ces sectaires, connus sous le nom d’ébionites et de nazaréens, familiarisés avec les opinions des esséniens, des thérapeutes, de Philon et des kabbalistes, se trouvèrent fort rapprochés des gnostiques.

Plus le Christianisme se répandait en Égypte, en Orient et en Grèce, plus il devait acquérir de partisans, qui alliaient au désir de recevoir des lumières l’orgueil d’en donner. Les hommes qui avaient vu ce qui s’était passé avant eux sachant avec quelle facilité les opinions persanes, assyriennes et chaldéennes, s’étaient jadis confondues sur les bords du Tigre et de l’Euphrate, les opinions égyptiennes et grecques sur les bords du Nil, les opinions persanes et judaïques sur les bords du Jourdain, devaient se flatter que les idées chrétiennes se mêleraient à leur tour avec celles de toutes les régions où elles venaient pour s’établir.

Simon le samaritain et Cérinthe paraissent avoir été les premiers gnostiques. On trouvera dans saint Irénée l’explication de leurs systèmes, et jusqu’où est tombée l’école de Simon. Cette école se divisa, et elle se parta-