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gea en plusieurs sectes dont nous ne connaissons plus que les noms. Ces sectes tombèrent bientôt dans l’oubli. Tel fut le sort des cléobiens, des gorthéniens, des masbathéens, des adrianites, des eutychètes, et des douzléens.

Les ménandriens firent exception.

Ménandre fut le véritable chef de l’école après la mort du maître ; il éclipsa tous les autres simoniens ; aussi se disait-il envoyé par la puissance suprême de Dieu, ambition que, depuis lui, parmi tous les chefs de systèmes, Montanus, Manès et Mahomet ont seuls répétée, chacun à sa manière. Il baptisait par son propre nom, et son baptême conférait l’immortalité et le pouvoir de vaincre les puissances intellectuelles qui gouvernent ce monde. Ménandre différait en cela de Simon, dont la doctrine seule affranchissait les siens du pouvoir des anges. Quant à l’immortalité, il la promettait de telle sorte que ses disciples, toujours jeunes, ne devaient sentir ni les approches de la mort, ni celles de la vieillesse.

Ménandre, comme Simon, avait paru du vivant des derniers apôtres. Le troisième des précurseurs immédiats du gnosticisme fut Cérinthe. Il ne se disait ni dieu, ni puissance de dieu, ni messie, ni prophète ; seulement, suivant Eusèbe, il s’attribuait des révélations de la part des anges.

Originaire de la Judée, il avait habité la Judée, et s’y était familiarisé avec l’école allégorique de Philon. Ces études déterminèrent son amour pour les rites du mosaïsme auxquels l’allégorie prêtait des idées si profondes. Il en désirait la conservation dans le Christianisme. Son