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croire à la science de ceux qui se vantent, dans la préoccupation de leur orgueil, de connaître les choses de l’esprit, les choses plus élevées que les cieux, et qui touchent à la nature même de Dieu ? Vous pouvez en savoir vous-mêmes autant et plus qu’eux, et sur les nombres, et sur les noms, et sur les syllabes, et sur toutes les questions qui surpassent notre esprit, et sur l’abus qu’ils font des paraboles, ainsi que nous venons de l’expliquer.


CHAPITRE XXIX.


Contradictions du système des hérétiques, d’après lequel certaines âmes après la mort seront admises dans le Plerum, tandis que d’autres iront habiter la région du milieu, et resteront séparées du corps.


Faisons maintenant un retour sur ce qui nous reste à voir du système de nos adversaires. Ils prétendent qu’à la consommation des temps celle qu’ils nomment la Mère rentrera dans le Plerum, où elle recevra le Sauveur pour son époux ; quant à eux, comme ils se disent de la nature des esprits, ils se dépouilleront alors de leurs corps, et, changés en de purs esprits, ils deviendront les épouses des anges célestes. À l’égard du Demiurgos, comme il fait partie des êtres animés, il ira habiter les régions qu’occupait la Mère. Les âmes des justes, ils les envoient goûter le repos dans les régions du milieu : ils disent que tout cela s’opère d’après la loi organique, qui fait que les semblables s’unissent à leurs semblables, l’esprit attirant l’esprit, et la matière attirant la matière. Mais ici ils sont en contradiction avec eux-mêmes, en disant que si les âmes vont occuper la région du milieu, ce n’est pas en vertu de cette loi de la sympathie des semblables, mais à cause de leurs mérites, et que c’est par la même raison que les âmes des justes échappent au feu éternel, tandis que les âmes des méchants ne peuvent le faire. Or, si c’est d’après une loi qui tient de leur nature, que les âmes passent dans le lieu de repos, et qu’ils nomment