Page:Genoude - Les Pères de l'Eglise, vol. 3.djvu/255

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cette invention de leur Plerum et de ce qu’ils disent être en dehors de ce même Plerum, en faisant voir que la conséquence d’une semblable hypothèse serait de faire en quelque sorte emprisonner le père de l’univers par ce qui serait en dehors de lui-même (si toutefois il y avait quelque chose) ; qu’il faudrait encore en conclure qu’il y a plusieurs pères universels, un nombre considérable de Plerums et de créations de mondes, se touchant les uns les autres, commençant de tous côtés où les autres finiraient, et qui toutefois, renfermés chacun dans leur organisation spéciale, ne s’inquiéteraient en aucune façon de ce qui se passerait chez les mondes leurs voisins, avec lesquels ils n’auraient rien de commun. Nous avons prouvé qu’il n’y avait qu’un seul Dieu, maître de toutes choses, et que le nom de Tout-Puissant est le seul qui convienne à sa grandeur. Ce que nous avons dit à cet égard s’appliquera donc également contre les prétentions des marcionites, des simonites, des ménandrites, et de tous ceux qui veulent diviser la nature du Dieu souverain. Quant à ceux qui, en reconnaissant que Dieu comprend tout, ne veulent pas cependant que l’homme soit son ouvrage, mais font honneur de sa création à quelque autre vertu céleste, ou bien à des anges qui ne connaissaient pas le Propator, bloqué au centre de l’immensité de l’univers, à peu près comme une tache au milieu du drap d’un manteau ; nous avons démontré qu’il était contre toute vraisemblance que l’homme dut sa création à aucune autre puissance qu’à celle du Dieu de l’univers ; et ce que nous avons dit à ce sujet servira également à réfuter les partisans de Basilide, de Carpocrate, et tous les autres gnostiques, qui soutiennent les mêmes erreurs. Ce que nous avons dit au sujet des diverses créations de dieux, au sujet des Æons et de leur déchéance, et des métamorphoses de la Mère, a pour objet de détruire les erreurs de Basilide et de tous ceux qui s’appellent à tort les seuls vrais croyants, répétant tous les mêmes doctrines dans un langage différent ; plus dangereux dans leurs erreurs que ceux qui prétendent seulement bâtir un système à eux avec les choses qui sont en dehors de la vérité. Tout ce que nous avons