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l’oméga et l’aspiration à sa dernière syllabe, désigne une mesure déterminée ; et, lorsqu’il prend l’omicron, désigne celui qui éloigne les maux. C’est ainsi que tous les mots divers, qui sont employés dans ce cas, ont pour unique objet de désigner le même Dieu ; comme, dans la langue latine, on dit, tantôt le Maître des vertus, tantôt le Père de toutes choses, tantôt le Dieu tout-puissant, le Très-Haut, le Maître des cieux, le Créateur, le Constructeur, et d’autres termes semblables, qui tous servent à désigner un même Dieu, qui contient tout, qui donne l’être à tout, sous des noms et avec des significations différentes.

Mais il y a plus, car ce que nous disons ici est entièrement conforme, et aux prédications des apôtres, et aux enseignements de notre Seigneur, et aux prédictions des prophètes, et aux préceptes de la loi, qui tous glorifient un seul et même Dieu, maître de toutes choses ; un Dieu, toujours le même, et qui ne tire l’être d’aucun autre Dieu ni d’aucune autre puissance ; qui donne à toute la nature, qui lui est soumise, l’être et la vie, en coordonnant chaque chose suivant ses besoins ; qui seul enfin, et sans le secours des anges ou de quelque autre puissance céleste, a créé les choses visibles et les choses invisibles, et tout ce qui est. Nous aurions donc déjà, par cette démonstration, suffisamment établi la preuve de l’unité de Dieu ; mais, pour qu’on ne nous accuse pas de reculer devant le fond de cette discussion, nous fournirons des preuves bien plus éclatantes encore, qui se tirent des saintes Écritures, et nous consacrerons le livre suivant à cette démonstration, destinée à ceux qui s’appliquent avec piété à cette divine étude, et à tous ceux qui aiment sincèrement la vérité.