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fini, et que cette procréation de cieux se continue toujours et ne doit jamais s’arrêter. Car, si le second a été fait à l’image du premier, et le troisième à l’image du second, il doit en être de même de tous les autres qui viendront après, jusqu’à celui que nous voyons, et qui, suivant Basilide, serait le dernier de tous ; et cette procréation successive de cieux doit se continuer sans fin et sans interruption, de manière à en produire un nombre infini.

Relativement à ce que disent ceux qui prennent la fausse dénomination de gnostiques, que les prophètes auraient reçu l’inspiration de différents dieux quand ils ont prophétisé, il suffira, pour y répondre, de leur rappeler que tous les prophètes ont confessé unanimement un seul et même Dieu, comme le créateur du ciel et de la terre et de tout ce qu’ils contiennent ; qu’ils ont tous été également unanimes pour annoncer sous différentes figures la venue du Christ sur la terre, son fils, comme nous le démontrerons dans les livres suivants par des citations des saintes Écritures.

Vainement voudrait-on faire une objection de ce que les Écritures emploient des expressions différentes, prises de l’hébreu, pour exprimer le nom de Dieu, telles que Sabaoth, Éloë, Adonaï, et d’autres encore, afin d’en conclure que ces diverses dénominations ont pour but de désigner des divinités ou des puissances divines différentes : à cela nous répondons que toutes ces différentes appellations désignent un seul et même Dieu. Par exemple, Éloë, dans la langue juive, signifie Dieu ; et quand on dit l’Éloë véritable ou Elloenth, cela signifie, en hébreu, ce qui contient toutes choses. Quant à l’expression d’Adonaï, quelquefois elle marque ce qui est ineffable et admirable ; d’autres fois, en doublant le delta, avec une aspiration, comme, par exemple, Addhonaï, ce mot signifie la terre qui se sépare et qui s’isole de l’eau, afin que celle-ci ne puisse pas la submerger. Le mot Sabaoth, lorsqu’il prend l’oméga grec dans sa dernière syllabe, signifie la volonté suprême ; mais, lorsqu’il ne prend que l’omicron, alors il désigne le premier ciel. Il en est de même du mot Jaôth, qui, avec