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roles, qui annonçaient un sentiment d’inspiration, il n’eût reconnu que l’Esprit saint était descendu en eux. Et c’est pourquoi il dit : « Peut-on refuser l’eau du baptême à ceux qui ont reçu le Saint-Esprit comme nous ? » voulant signifier par ces paroles, qu’il ne leur donnait le baptême que dans la persuasion où il était que le Saint-Esprit les avait visités. Les apôtres crurent donc pouvoir laisser plus de liberté relativement aux observances de l’ancienne loi, à ceux des gentils qui étaient sous l’administration de leur frère Jacques, s’abandonnant à cet égard à ce que leur inspirait le Saint Esprit. Mais, quant à eux personnellement, ils continuaient à observer l’ancienne loi donnée par le même Dieu qu’ils adoraient ; il arriva même un jour, que Pierre, avant que quelques-uns, envoyés par Jacques, fussent arrivés, mangeait avec les gentils, par la confiance où il était, par suite de sa vision, que le Saint-Esprit était venu en eux ; mais après leur arrivée, il se retira secrètement et se sépara des gentils, craignant d’être blâmé par les circoncis. Saint Paul assure que Barnabé fit de même que saint Pierre en cette occasion. Ainsi les apôtres, à qui notre Seigneur avait donné mission de rendre témoignage de tous les ordres de Dieu et de toute la doctrine évangélique, (car nous voyons toujours auprès de lui dans les principaux actes de sa carrière évangélique, Pierre, Jacques et Jean), observaient religieusement les deux lois, l’ancienne et la nouvelle, sachant qu’elles émanaient l’une et l’autre du même Dieu. Ils n’auraient point certainement agi de cette manière, si le Christ leur avait enseigné un Dieu autre et différent de celui qui avait donné l’ancien Testament.


CHAPITRE XIII.


Réfutation de l’erreur de ceux qui prétendent que, parmi les disciples du Christ, il n’y a que saint Paul à qui la vérité aurait été révélée.


Nous trouvons dans les paroles mêmes de saint Paul la réfutation de l’erreur de ceux qui prétendent que saint Paul,